
"La colère jaillit exclusivement
des désirs contrariés. Je n'attends rien des autres, par
conséquent leurs actions ne peuvent contrecarrer mes
propres désirs. Je ne pourrais jamais me servir de toi à des
fins personnelles. Il n'y a que ton propre bonheur qui puisse
me rendre heureux."
CHAPITRE 14 – AUTOBIOGRAPHIE D’UN YOGI
J’avais envie de partager les paroles du Maître Sri Yukteswar à son disciple Yogananda dans Autobiographie d’un Yogi. Derrière ces simples mots se cache une profonde sagesse pour mieux comprendre nos émotions et développer une relation plus saine avec soi-même et les autres.
Cet extrait résonne en moi, car il m’invite à transcender mes colères et frustrations, même les plus subtiles. En observant mes émotions, je peux me libérer du poids des attentes extérieures et trouver en moi une paix durable. Je pense que la vie est un “apprentis-sage” : un chemin d’évolution grâce à l’exploration de nos parts d’ombre. Comme une apprentie, j’avance à mon rythme en essayant de faire de mon mieux.
Cela illustre une profonde leçon de sagesse liée à la gestion des attentes et au détachement des désirs personnels :
L’essence de cet enseignement
La colère et la frustration naissent souvent de nos attentes envers l’extérieur. En comprenant ce mécanisme, nous pouvons évoluer vers un état de paix intérieure. Voici les principales idées que je retiens :
La colère, miroir de nos désirs contrariés
La colère surgit quand une personne ou une situation ne répond pas à ce que je désire. Ce sentiment montre que je suis attachée à une attente, créant une dépendance émotionnelle. Si j’apprends à reconnaître ces attentes et à m’en détacher, je réduis ma souffrance.
Se libérer des attentes
En affirmant “je n’attends rien des autres”, Sri Yukteswar montre qu’il est possible de se libérer de la dépendance aux comportements d’autrui. Cela ne signifie pas se désintéresser des autres, mais leur accorder la liberté d’être eux-mêmes sans projeter sur eux nos besoins. Je comprends que les actions des autres ne peuvent me blesser que si je leur donne ce pouvoir.
Un amour désintéressé
La phrase “Je ne pourrais jamais me servir de toi à des fins personnelles” traduit un amour pur, libéré de tout égoïsme. Aimer, c’est se réjouir du bonheur de l’autre sans chercher à en tirer quelque chose pour soi.
Accepter l’imperfection
Les autres ne sont pas là pour répondre à mes désirs. En l’acceptant, j'évite de projeter sur eux mes insatisfactions ou mes frustrations.
Le bonheur partagé
“Il n’y a que ton propre bonheur qui puisse me rendre heureux” reflète une joie sincère et inconditionnelle, détachée des attentes personnelles.
Alignement avec une vie spirituelle
Le lâcher-prise, le détachement et l’amour inconditionnel sont des chemins vers la sagesse et la paix intérieure.
Comment l’appliquer ?
J'identifie mes attentes
Quand je ressens de la colère ou de la frustration, je peux me poser les questions suivantes :
• À quelle attente non satisfaite est-ce lié ?
• Que puis-je faire pour répondre moi-même à ce besoin ?
Je lâche-prise
Face à une situation inattendue ou décevante, je choisis de ne pas réagir immédiatement. Je réaligne mes pensées. Je prends le temps de reconnaître que chacun agit librement, selon ses propres choix. .
Je donne sans condition
Lorsque j’offre du soutien ou de l’amour, je m’efforce de ne rien attendre en retour. Je le fais simplement pour le plaisir de voir l’autre heureux.
Je reviens à moi-"m'aime"
Mon bonheur ne dépend pas des actions des autres, mais de ma manière de percevoir les situations et de répondre à mes propres besoins.
En conclusion, tout ceci rappelle que nos frustrations, nos colères et nos déceptions viennent souvent de nos attentes envers les autres et le monde. En travaillant à lâcher prise et à observer nos émotions, nous pouvons découvrir une liberté intérieure et une paix durable. C’est un chemin exigeant qui demande patience, courage et foi, mais il nous rappelle une vérité essentielle : tout ce que nous cherchons est déjà en nous, dans cet espace intérieur où réside la lumière divine.
La quête intérieure dans "Autobiographie d'un Yogi"

Dans ce livre, Yogananda entreprend un voyage vers l’Himalaya, convaincu que c’est là, dans ces montagnes sacrées, qu’il pourra rencontrer davantage Dieu. Pourtant, il sait déjà qu'il est en lui, comme une vérité qu’il porte depuis toujours.
Malgré cela, il quitte son Maître, Sri Yukteswar, abandonnant toutes les tâches que celui-ci lui avait confié. Yogananda pensait que ce contact direct avec les ermites de l’Himalaya, grands sages illuminés, lui permettrait d’atteindre une connexion encore plus profonde avec le divin.

Lors de sa traversée, il rencontre Ram Gopal, un autre sage qui lui rappelle cette vérité essentielle : ce qu’il cherche à l’extérieur ne se trouve pas dans les montagnes, ni dans un lieu précis, mais à l’intérieur de lui-même. Ram Gopal lui apprend que sa « montagne sacrée » n’est alimentée que dans son propre espace intérieur, un sanctuaire où il peut se connecter à Dieu. Cette prise de conscience, plus profondément ancré en lui font réaliser qu’il a quitté inutilement la présence de son Maître. Les montagnes et les grottes ne sont que des symboles : l’essentiel est de se connecter à son propre sanctuaire intérieur, un espace de silence et de paix. Lâcher prise sur les attentes extérieures est essentiel pour ressentir la présence de Dieu en soi.

En Inde, le lien entre un Maître spirituel et un disciple est sacré. Comme l'explique Ram Gopal à Yogananda « lorsque le fidèle est prêt à aller jusqu’au bout du monde pour recevoir l’illumination spirituelle, son guru apparaît à ses côtés. » Le maître agit comme un miroir, guidant le disciple vers son “royaume intérieur”. En entendant ces paroles, Yogananda se rappelle que c’est exactement ce qui s’est passé pour lui avec Sri Yukteswar. Son maître n’est pas simplement son guide extérieur, mais celui qui lui enseigne le chemin vers son propre « royaume intérieur », pour l'alimenter, le faire croitre et l'enseigner à son tour.
Ce passage illustre une grande leçon :
C’est en se détachant de nos attentes et en trouvant la paix intérieure que l’on peut transcender les illusions de l’ego. La véritable quête spirituelle se joue à l’intérieur, dans le cœur et l’esprit de chacun.
En guise de conclusion et pour aller plus loin
Bouddha disait :
"La colère est comme saisir un charbon ardent avec l'intention de le lancer sur quelqu'un d'autre ; c'est toi qui te brûle."
Cette métaphore illustre parfaitement l'effet destructeur de la colère. Lorsque je nourris la colère, c'est comme si je prenais à main nue un charbon ardent. C'est moi-même qui souffre de la brûlure et non l'autre ou l'extérieur.
En d'autres termes, la colère ne fait du tort qu'à celui qui la ressent, même si je crois la diriger contre l'autre. Elle est auto-destructrice et ne mène à rien. Comprendre cela me permet de m'en détacher plus facilement.
La leçon ici est qu'en cultivant la colère, je me cause du tort, même si je pense qu'elle est justifiée par l'attitude de l'autre. Bouddha invite à reconnaître ce mécanisme pour se libérer de cette émotion : non seulement pour préserver la paix intérieure, mais aussi pour éviter de nuire à la relation que j'entretiens avec les autres.
Et lorsque la colère me gagne, au moment où je m'en rends compte, je peux faire une pause intérieure, compter jusqu'à 10 intérieurement et me dire par exemple :
" Ce n'est pas si important, avec le temps, je ne m'en souviendrai plus "
" Je choisis d'être en paix "
" Je choisis la relation pas le conflit et le contrôle "
Comentários