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TRANSFORMER LA COLÈRE : UNE LEÇON DE DÉTACHEMENT

Dernière mise à jour : 4 juin




"La colère jaillit exclusivement

des désirs contrariés. Je n'attends rien des autres, par

conséquent leurs actions ne peuvent contrecarrer mes

propres désirs. Je ne pourrais jamais me servir de toi à des

fins personnelles. Il n'y a que ton propre bonheur qui puisse

me rendre heureux."

CHAPITRE 14 – AUTOBIOGRAPHIE D’UN YOGI

 

J’avais envie de partager les paroles du Maître Sri Yukteswar à son disciple Yogananda dans Autobiographie d’un Yogi. Derrière ces simples mots se cache une profonde sagesse pour mieux comprendre nos émotions et développer une relation plus saine avec soi-même et les autres.


Cet extrait résonne en moi, car il m’invite à transcender mes colères et frustrations, même les plus subtiles. En observant mes émotions, je peux me libérer du poids des attentes extérieures et trouver en moi une paix durable. Je dois me voir tel un(e) apprenti(e) et intégrer de la sagesse en moi car la vie est bel et bien un “apprentis-sage” : un chemin d’évolution grâce à l’exploration de mes parts d’ombre. Comme un(e) apprenti(e), j’avance à mon rythme en essayant de faire de mon mieux.

 

Cela illustre une profonde leçon de sagesse liée à la gestion des attentes et au détachement des désirs personnels :

 

L’essence de cet enseignement


La colère et la frustration naissent souvent de mes attentes envers l’extérieur. En comprenant ce mécanisme, je peux évoluer vers un état de paix intérieure. Voici les principales idées à retenir :


La colère, miroir de mes désirs contrariés


La colère surgit quand une personne ou une situation ne répond pas à ce que je désire. Ce sentiment montre que je suis attachée à une attente, créant une dépendance émotionnelle. Si j’apprends à reconnaître mes attentes et à m’en détacher, je réduis ma souffrance.


Se libérer de mes attentes


En affirmant “je n’attends rien des autres”, Sri Yukteswar montre qu’il est possible de se libérer de la dépendance aux comportements d’autrui. Cela ne signifie pas se désintéresser des autres, mais leur accorder la liberté d’être eux-mêmes sans projeter sur eux nos besoins. Je comprends que les actions des autres ne peuvent me blesser que si je leur donne aucun pouvoir.


Un amour désintéressé


La phrase “Je ne pourrais jamais me servir de toi à des fins personnelles” traduit un amour pur, libéré de tout égoïsme. Aimer, c’est se réjouir du bonheur de l’autre sans chercher à en tirer quelque chose pour soi. Cela demande un travail d'observation et de compréhension de soi important. Car il me demande de reconnaitre et me détacher de l'égo, la forme et l'illusion liée à la forme.


Accepter l’imperfection


Les autres ne sont pas là pour répondre à mes désirs. En l’acceptant, j'évite de projeter sur eux mes insatisfactions ou mes frustrations.


Le bonheur partagé


“Il n’y a que ton propre bonheur qui puisse me rendre heureux” reflète une joie sincère et inconditionnelle, détachée des attentes personnelles.

 

Alignement avec une vie spirituelle


Le lâcher-prise, le détachement et l’amour inconditionnel sont des chemins vers la sagesse et la paix intérieure.

 

Comment l’appliquer ?



Je lâche prise 


Face à une situation inattendue ou décevante, je choisis de ne pas réagir immédiatement. Je réaligne mes pensées. Je prends le temps de reconnaître que chacun agit librement, selon ses propres choix.


Je décide de ne pas nourrir ma colère


Je ne nie pas ma colère, je ne fais pas semblant. Mais je choisis de ne pas lui donner de l'importance et toute mon énergie. Je comprends qu’elle a son rôle, mais elle ne me définit pas.

Alors je m’observe, je respire, je prends du recul. Je me pose les bonnes questions.


Je ne riposte pas : réagir m'éloigne de "moi-m'aime"


Je comprends qu'entrer en confrontation, bouder ou rendre la pareille ne me libère pas. D'ailleurs, je peux même me rappeler de situations ou ce genre d'action ont été à chaque fois contre-productives: pour moi, pour l'autre et souvent pour tous les protagonistes.

J’ai remarqué que lorsque je me laisse emporter par ma colère, je me coupe de moi-même. Soit je rentre en conflit, soit je me renferme, soit je rends inconsciemment la monnaie de la pièce. Mais tout cela ne fait qu’alimenter l’égo, le besoin d’avoir raison, ou de compenser. Un jeu de pouvoir et d'égo malsain s'installe !

Et pendant ce temps, mon besoin réel reste insatisfait. Plus encore : je me sens épuisé(e), frustré(e), et parfois même coupable de mes réactions. C’est un véritable cercle vicieux.


Je reviens à moi-"m'aime"


Mon bonheur ne dépend pas des actions des autres, mais de ma manière de percevoir les situations et de répondre à mes propres besoins. Mon état d'esprit prime. Je dois TOUJOURS revenir en mon centre et me demander :

  • Et s’il existait une action que je n’ai pas encore envisagée, mais qui pourrait profondément me faire du bien ? Laquelle serait-ce ?

    Cette action doit venir de moi et non de l'extérieure.


J'identifie mes attentes


Quand je ressens de la colère ou de la frustration, je peux me poser les questions suivantes :

  • À quelles attentes non satisfaites est-ce liées ?

  • Que puis-je faire pour répondre moi-même à mes besoins ?


Je comprends que derrière ma colère existe un besoin non satisfait

La colère n’est jamais l’émotion de départ. Souvent, derrière elle, se cache de la tristesse, un sentiment d’injustice, un besoin de respect, d’amour, de paix ou de reconnaissance.


Par exemple :

  • Je me sens rejeté(e) quand une amie annule sans prévenir → j’ai besoin de fiabilité. J'en parle ou je m'affirme ...

  • Je me sens ignoré(e) quand un collègue ne me laisse jamais finir mes phrases → j’ai besoin d’écoute et de reconnaissance. Je communique mon incompréhension par exemple

  • Je ressens de l’agacement car mon/ma partenaire me dit qu’il/elle n’a pas les moyens pour sortir alors que je sais que ce n’est pas vrai → j’ai besoin d’équité, de partage, et de clarté. Je propose l'ouverture d'un compte courant communs ou je choisis de sortir seule et rencontrer de nouvelles amitiés ...

  • Je suis blessé(e) car ma famille ne me soutient pas dans mes choix de vie → j’ai besoin d’acceptation, de respect et de liberté. Je travaille l'estime de soi et le respect de mes limites.


Je nourris mes besoins autrement


Parfois, je ne peux pas obtenir ce que j’attends de l'évènement ou bien de l’autre. Et ce n’est pas toujours parce qu’il/elle ne m’aime pas. C'est plutôt parce qu’il/elle n’en est pas capable, ou qu’il/elle est lui-même ou elle-même bloqué(e). Alors, je me demande : comment puis-je moi-même prendre soin de mon besoin ?


Exemple:

Si j’ai besoin de sortir, de partager, mais que ce n’est pas possible avec mon/ma partenaire:

  • Je choisis de faire l’activité seule ou avec d’autres, sans culpabiliser.

  • Je me rappelle que le partage ne dépend pas uniquement de lui/d’elle, et que mon bien-être est ma responsabilité.

Si j’ai besoin d’écoute :

  • J’écris.

  • Ou je m’écoute moi-même profondément, en silence dans la méditation.

Si j’ai besoin de reconnaissance :

  • Je me célèbre pour mes petits pas.

  • Je m’accorde de la douceur, je me donne ce que j’attends.


Il n'ya pas une seule bonne solution : il y'a Ma solution


Quand un besoin n’est pas comblé, il peut y avoir plusieurs chemins possibles pour y répondre. Aucun n’est meilleur en soi. Ce qui fait la différence, c’est celui que je choisis en accord avec mon cœur, mon intuition, ma paix intérieure.

Parfois, deux choix opposés peuvent être justes : partir ou rester, parler ou se taire, agir ou patienter. L’important n’est pas ce que je "devrais" faire, mais ce qui me semble juste et aligné(e) pour moi ici et maintenant.


M'en remettre à plus grand que moi


Et si je n’arrive pas à entendre clairement ce qui est bon pour moi, je peux demander de l’aide. Je peux prier, me recueillir, confier mes doutes, mes colères, mes blocages. Je sais que toute prière sincère est entendue, que l’univers, Dieu ou les êtres de lumière me guident toujours si je suis réceptif(ve). Rien de ce que je ressens n’est trop lourd pour l’invisible.

Alors je dépose mes fardeaux, je demande, je me rends disponible… et je laisse l’intuition, la douceur ou les signes me montrer le pas suivant.


Je choisis de m’écouter


Quand je ressens de la colère, je ne la repousse plus. J’ai compris qu’elle est un signal intérieur, un messager d’un besoin non comblé. Elle ne surgit pas par hasard : elle m’indique que quelque chose en moi cherche à être reconnu, respecté ou entendu.


Je transforme mon énergie


En sortant de l’attente, je transforme ma colère en action juste. Je ne reste pas bloqué(e). Je crée un passage vers autre chose, quelque chose qui me fait du bien, qui me recentre, qui me rappelle qui je suis.

Et souvent, je constate que la colère retombe d’elle-même, quand je cesse de la nourrir.

J'apprends à trouver mon besoin du moment et me recentre sur autre chose.

Je peux dire à mes pensées de colère "j'entends mais je m'en fiche" et me centrer sur ce que j'ai envie de faire là tout de suite. Et si j'ai besoin de le redire encore et encore je le redis. Car mieux vaut être dans la répétition et alimenter un cercle vertueux que d'être dans la répétition mais alimenter un cercle vicieux !


Je redeviens libre


Ce n’est pas l’autre qui me rend heureux(se). C’est ma capacité à écouter mon besoin, à y répondre, et à me respecter, même si l’extérieur ne suit pas. Je prends le pouvoir sur ma vie, non par la lutte, mais par la clarté intérieure. Et cette paix que je cultive… c’est elle qui me guide.


Je donne sans condition


Lorsque j’offre du soutien ou de l’amour, je m’efforce de ne rien attendre en retour. Je le fais simplement pour le plaisir de voir l’autre heureux. La meilleure des solutions à ce que nous considérons comme un problème est "l'amour". Plus j'envoie de l'amour et je donne avec amour et plus je transcende tous les éléments bloquants d'une situation. Je peux être surpris(e) des revirements qui peuvent avoir lieu en pratiquant l'amour. C'est une énergie à user sans modération.


Par exemple:

  • je peux visualiser la scène ou la personne en lui envoyant beaucoup d'amour. Pour cela je m'aide d'un moment ou j'ai ressenti cela. Et une fois la sensation, l'énergie captée, je l'enregistre et par INTENTiON et VISUALISATION, je décide de l'envoyer dans le lieu ou la /les personnes concernées.


En conclusion, tout ceci me rappelle que mes frustrations, mes colères et mes déceptions viennent souvent de mes attentes envers les autres et le monde. En travaillant à lâcher prise et à observer mes émotions, je peux découvrir une liberté intérieure et une paix durable. C’est un chemin exigeant qui demande patience, courage et foi, mais il nous rappelle une vérité essentielle : tout ce que nous cherchons est déjà en nous, dans cet espace intérieur où réside la lumière divine et l'AMOUR.


La quête intérieure dans "Autobiographie d'un Yogi"


L'extrait qui a permis à cet article de blog de voir le jour vient "d'Autobiographie d'un Yogi". Dans ce livre, Yogananda entreprend un voyage vers l’Himalaya, convaincu que c’est là, dans ces montagnes sacrées, qu’il pourra rencontrer davantage Dieu. Pourtant, il sait déjà qu'il est en lui, comme une vérité qu’il porte depuis toujours.


Malgré cela, il quitte son Maître, Sri Yukteswar, abandonnant toutes les tâches que celui-ci lui avait confié. Yogananda pensait que ce contact direct avec les ermites de l’Himalaya, grands sages illuminés, lui permettrait d’atteindre une connexion encore plus profonde avec le divin.


Paramahansa Yogananda
Paramahansa Yogananda

Lors de sa traversée, il rencontre Ram Gopal, un autre sage qui lui rappelle cette vérité essentielle : ce qu’il cherche à l’extérieur ne se trouve pas dans les montagnes, ni dans un lieu précis, mais à l’intérieur de lui-même. Ram Gopal lui apprend que sa «montagne sacrée» n’est alimentée que dans son propre espace intérieur, un sanctuaire où il peut se connecter à Dieu. Cette prise de conscience, plus profondément ancrée en lui, lui fait réaliser qu’il a quitté inutilement la présence de son Maître. Les montagnes et les grottes ne sont que des symboles : l’essentiel est de se connecter à son propre monde intérieur, un espace de silence et de paix. Lâcher prise sur les attentes extérieures est essentiel pour ressentir la présence de Dieu en soi.


Sri Yukteswar
Sri Yukteswar

En Inde, le lien entre un Maître spirituel et un disciple est sacré. Comme l'explique Ram Gopal à Yogananda « lorsque le fidèle est prêt à aller jusqu’au bout du monde pour recevoir l’illumination spirituelle, son guru apparaît à ses côtés. » Le maître agit comme un miroir, guidant le disciple vers son “royaume intérieur”. En entendant ces paroles, Yogananda se rappelle que c’est exactement ce qui s’est passé pour lui avec Sri Yukteswar. Son maître n’est pas simplement son guide extérieur, mais celui qui lui enseigne le chemin vers son propre « royaume intérieur », pour l'alimenter, le faire croitre et l'enseigner à son tour.

  

Ce passage illustre une grande leçon :


C’est en se détachant de nos attentes et en trouvant la paix intérieure que l’on peut transcender les illusions de l’égo. La véritable quête spirituelle se joue à l’intérieur, dans le cœur et l’esprit de chacun.


Autrement dit, si je souhaite réellement trouver la paix et l’amour, je dois oser entrer dans l’ombre de ma propre grotte, aussi obscure soit-elle. Car c’est en traversant cette obscurité que je découvre la lumière, la vérité, et les réponses à mes attentes — bien au-delà de ce que mon esprit aurait pu concevoir.


En guise de conclusion et pour aller plus loin


Bouddha disait :

"La colère est comme saisir un charbon ardent avec l'intention de le lancer sur quelqu'un d'autre ; c'est toi qui te brûle."


Cette métaphore illustre parfaitement l'effet destructeur de la colère. Lorsque je nourris la colère, c'est comme si je prenais à main nue un charbon ardent. C'est moi-même qui souffre de la brûlure et non l'autre ou l'extérieur.


En d'autres termes, la colère ne fait du tort qu'à celui qui la ressent, même si je crois la diriger contre l'autre. Elle est auto-destructrice et ne mène à rien. Comprendre cela me permet de m'en détacher plus facilement.


La leçon ici est qu'en cultivant la colère, je me cause du tort, même si je pense qu'elle est justifiée par l'attitude de l'autre. Bouddha invite à reconnaître ce mécanisme pour se libérer de cette émotion : non seulement pour préserver la paix intérieure, mais aussi pour éviter de nuire à la relation que j'entretiens avec les autres.


Et lorsque la colère me gagne, au moment où je m'en rends compte, je peux faire une pause intérieure, compter jusqu'à 10 intérieurement et me dire par exemple :


" Ce n'est pas si important, avec le temps, je ne m'en souviendrai plus "

" Je choisis d'être en paix "

" Je choisis la relation pas le conflit et le contrôle "

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