TRANSFORMER LA COLÈRE : UNE LEÇON DE DÉTACHEMENT
- Sabby Energie
- 22 janv.
- 15 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 2 jours

On grandit en pensant qu’en étant adulte on “devrait” se maîtriser… mais malheureusement cette maîtrise ne nous a jamais été enseignée. Or, c’est dès le plus jeune âge que l’on doit être accompagné dans cette compréhension et cette recherche de paix intérieure. On ne nous enseigne pas non plus la manière dont fonctionnent les émotions. On apprend à mémoriser, à accumuler des connaissances, pas à devenir de meilleures personnes à l’intérieur. Et c'est alors souvent après des débordements, des regrets, puis des prises de conscience que l'on comprend petit à petit comment tout çela se gère. C'est le fruit d'un long travail personnel qui peut parfois prendre plusieurs vies.
La colère est rarement le vrai sujet. Elle est un signal. Très souvent, ce qui est sous-jacent, c’est un manque, un besoin, une limite franchie, ou l'expression d'une impuissance. Et tant qu’on reste à la surface, on se bat contre le symptôme plutôt que d’écouter la cause.
Voici ci-dessous un passage du livre Autobiographie d’un Yogi qui aborde une partie de ce vaste thème et que l’on va reprendre pour décoder ce qui se joue au-delà et comment mieux la comprendre :
"La colère jaillit exclusivement
des désirs contrariés.
Je n'attends rien des autres,
par conséquent leurs actions ne peuvent contrecarrer mes propres désirs.
(Je ne pourrais jamais me servir de toi à des
fins personnelles. Il n'y a que ton propre bonheur qui puisse me rendre heureux)."
CHAPITRE 14 – AUTOBIOGRAPHIE D’UN YOGI
Ces paroles viennent du Maître Sri Yukteswar à son disciple Yogananda, et derrière ces simples mots se cache une profonde sagesse pour mieux comprendre nos émotions et développer une relation plus saine avec soi-même et les autres.
Cet extrait invite à transcender ses colères et frustrations, même les plus subtiles. Cela illustre une belle leçon en lien avec la gestion des attentes et le détachement des désirs personnels. En observant mes émotions, je peux me libérer du poids des attentes extérieures et trouver en moi une paix durable.
Je dois donc d’abord me voir tel un(e) apprenti(e) et intégrer de la sagesse en moi car la vie est bel et bien un “apprentis-sage” : un chemin d’évolution qui demande parfois l’exploration de mes parts d’ombre. Comme un(e) apprenti(e), j’avance à mon rythme en essayant de faire de mon mieux.
L’importance de comprendre sa colère
La colère et la frustration naissent souvent de mes attentes envers l’extérieur. Voici les principales idées à retenir :
La colère, miroir de mes désirs contrariés
La colère surgit quand une personne ou une situation ne répond pas à ce que je désire. Ce sentiment montre que je suis attachée à une attente, créant une dépendance émotionnelle. Si j’apprends à reconnaître mes attentes et à m’en détacher, je réduis ma souffrance.
Souvent, la colère n’est pas l’émotion de départ : derrière elle, il peut y avoir de la tristesse, un sentiment d’injustice, un besoin de respect, d’amour, de paix, de reconnaissance… et très souvent un manque, un besoin, une limite.
Je peux donc me poser ces questions :
Quel est mon manque / mon besoin ?
Où est ma limite ?
Où ai-je perdu le pouvoir et où est mon impuissance ?
Comprendre mon impuissance et mon besoin de contrôle
Derrière la colère se cache souvent mon impuissance.
Je dois comprendre où mon personnage pense avoir perdu le contrôle et le
pouvoir ?
"Personnage" car je dois me placer au delà du masque et de l’avatar que j’ai créé pour soit disant survivre à « l’extérieur » car mon égo voit parfois tout comme un potentiel danger.
Quand je sens que je perds la main sur une situation, une relation, mon image, ou sur ce que j’aimerais que l’autre fasse, la colère peut surgir comme une tentative de reprendre la main. Mais cela épuise. Ma vraie évolution commence quand je comprends que je dois me détacher. Car apprendre à lâcher l’illusion du contrôle, ce n’est pas “se laisser faire” : c’est plutôt reprendre sa souveraineté intérieure. Et quand je comprends ça, je lâche pleins de petites choses qui m'alourdissaient… Je choisis alors où mettre mon énergie, au lieu de la laisser être aspirée par le feu du moment ...
Je comprends alors qu’il y a toujours un besoin caché derrière ma colère.
Opter pour un amour désintéressé et se libérer de mes attentes
La colère peut prendre différentes formes et avoir différentes raisons, parfois je pense que l'autre en est la cause. Sauf que tout part de moi, et je dois toujours revenir en mon centre pour comprendre une situation, quelle qu'elle soit !
La phrase de Sri Yukteswar "Je ne pourrais jamais me servir de toi à des fins personnelles” traduit un amour pur, libéré de tout égoïsme. Aimer, c’est se réjouir du bonheur de l’autre sans chercher à en tirer quelque chose pour soi. Cela demande un travail d'observation et de compréhension de soi important. Car il me demande de me détacher de l'égo, et de l'illusion liée à la forme.
En affirmant “je n’attends rien des autres”, il montre également qu’il est possible de se libérer de la dépendance aux comportements d’autrui. Cela ne signifie pas se désintéresser des autres, mais leur accorder la liberté d’être eux-mêmes sans projeter sur eux nos besoins. Je comprends que les actions des autres peuvent blesser que si je leur donne du pouvoir.
De plus, il est essentiel d'accepter l’imperfection. Les autres ne sont pas là pour répondre à mes désirs. En l’acceptant, j'évite de projeter sur eux mes insatisfactions ou mes frustrations.
Le bonheur partagé est donc la clé car quand Sri Yukteswar affirme “Il n’y a que ton propre bonheur qui puisse me rendre heureux”, cela reflète une joie sincère et inconditionnelle, détachée des attentes personnelles. Quand on aime au delà de l’attachement et de la simple affection, on ressent cet amour et on a vraiment envie de le partager autour de soi.
Le lâcher-prise, le détachement et l’amour inconditionnel sont des chemins vers la sagesse et la paix intérieure. S'aligner avec une vie spirituelle est ainsi primordial. Je sais que cela peut être long mais je reste humble et décidé(e). Avec beaucoup de compassion envers moi même et ce qui m’entoure, et cette volonté d’évolution et d’équilibre, j’évoluerai toujours positivement dans ce processus de transformation.
Comment appliquer l'enseignement de Sri Yukteswar ?
Je lâche prise et je comprends le rôle des émotions
Face à une situation inattendue ou décevante, je choisis de ne pas réagir immédiatement. Je réaligne mes pensées. Je prends le temps de reconnaître que chacun agit librement, selon ses propres choix.
Aussi, les émotions, je les vois comme quelque chose qui ne “m’appartient” pas : elles sont des entités à part entière, comme je suis moi-même une entité à part entière. C’est juste que je n’ai pas la même forme ni la même fréquence.
L’objectif n’est pas que les émotions me dominent, mais que je les maîtrise, que je sois comme un(e) observateur(trice) de ce qui se passe, pour comprendre le message, puis dépasser si besoin ce qui doit l’être. Elles sont comme des indicateurs qui me montrent des choses sur moi, et qui m’aident aussi à interagir avec l’autre, l’environnement, etc.
Je m'exerce alors à devenir suffisamment présent(e) pour ne pas être possédé(e) par elles. Observer plutôt que réagir. Écouter plutôt que exploser. Comprendre le message, puis décider.
Je comprends les différents plans où j'évolue
Pour décoder ce qui se joue, je peux observer la situation à travers trois plans : le plan physique, le plan astral et le plan causal. A cet effet, je peux me questionner de la sorte :
Sur le Plan physique (le corps, la densité):
Qu’est-ce que je ressens et où est ce que je le ressens dans mon corps ?
Qu'est-ce que cela m’indique ?
Je scanne mon corps : gorge serrée, chaleur, tension, boule au ventre, douleur au cœur… et j’essaie d’entendre le message. Par exemple, une boule au ventre peut indiquer que je ne “digère” pas quelque chose. Une douleur au cœur peut indiquer que je suis blessée et que cela met en avant quelque chose qui m’importe profondément.
Je cherche aussi à discerner :
Est-ce que, ce que je ressens m’appartient ? ou est-ce que cela appartient à l'autre ?
Car les émotions se transmettent également. Je m’observe sans jugement, et je note ce qui vient tout de suite en pensée. Si je n’ai rien, c’est ok : je joue juste le jeu.
Ensuite, je peux décider de nettoyer sur les plans subtils ce que j’ai ressenti physiquement, en posant simplement l’intention d’y envoyer de la lumière.
Et je choisis des actions simples en remplacement de ma colère, parce que oui : la colère doit être exprimée. C’est juste que parfois je l’exprime de la mauvaise manière.
Alors je me donne des astuces concrètes : boire un verre d’eau, inspirer puis souffler fort, faire des sauts, ou déplacer mon focus sur un détail qui se trouve devant moi au moment des faits et en décrivant tout : comme par exemple une porte… quelle couleur a t’elle ? quelle forme ? une odeur ? une texture ? une sensation ? Et je me rends compte ensuite que ce focus réduit ma colère.
Sur le Plan astral (plan des émotions, formes-pensées, égo, influences) :
Si l’émotion est une ‘forme’ qui me traverse, comment puis-je l’observer sans m’y identifier ?
Je comprends que je ne suis pas l’émotion et que je suis bien plus que ça. La part évoluée de moi ne se mettrait pas en colère pour cela. Donc je décide d’observer et d’accompagner avec bienveillance et compassion l’émotion, au lieu de la nourrir ou de la rejeter. Je m’entraîne par l’auto-questionnement pour remonter à la racine : qu’est-ce que ça vient toucher ? quel besoin ? quelles attentes ? quelle limite ? quelle peur ? quelle impuissance ? etc ...
Sur le Plan causal (plan de l’âme et des idées) :
Quelle est la leçon derrière cette situation ?
Ici, je prends de la hauteur. Je vois les choses de haut, sous tous les angles. Je comprends le rôle de l’inconscient, de l’apprentissage, et la leçon derrière chaque chose. Je me demande :
Qu’est-ce que cette situation vient m’enseigner sur moi, sur mes schémas, sur mes attentes, sur ma manière d’aimer, de poser mes limites, ou de reprendre mon pouvoir sans contrôle ?
Je laisse les pensées et idées surgir sans mentaliser et je prends note de ce qu'elles me révèlent.
Je décide de ne pas nourrir ma colère et je ne riposte pas : réagir m'éloigne de "moi-m'aime"
Je ne nie pas ma colère, je ne fais pas semblant. Mais je choisis de ne pas lui donner de l'importance et toute mon énergie. Je comprends qu’elle a son rôle, mais elle ne me définit pas.
Alors je m’observe, je respire, je prends du recul. Je me pose les bonnes questions.
Je comprends qu'entrer en confrontation, bouder ou rendre la pareille ne me libère pas. D'ailleurs, je peux même me rappeler de situations ou ce genre d'action ont été à chaque fois contre-productives: pour moi, pour l'autre et souvent pour tous les protagonistes.
J’ai remarqué que lorsque je me laisse emporter par ma colère, je me coupe de moi-même. Soit je rentre en conflit, soit je me renferme, soit je rends inconsciemment la monnaie de la pièce. Mais tout cela ne fait qu’alimenter l’égo, le besoin d’avoir raison, ou de compenser. Un jeu de pouvoir et d'égo malsain s'installe !
Et pendant ce temps, mon besoin réel reste insatisfait. Plus encore : je me sens épuisé(e), frustré(e), et parfois même coupable de mes réactions. C’est un véritable cercle vicieux.
Revenir à moi-"m'aime" est essentiel !
Mon bonheur ne dépend pas des actions des autres, et de ce qui se passe autour de moi, ce que je traverse, mais de ma manière de percevoir les situations et de répondre à mes propres besoins. Mon état d'esprit prime. Je dois TOUJOURS revenir en mon centre et me demander :
Y'a t'il une action que je n’ai pas encore envisagée, mais qui pourrait profondément me faire du bien là tout de suite ? Laquelle serait-ce ? Puis la faire dès que possible
Cette action doit venir de moi et non de l'extérieure.
J'identifie à chaque fois mes attentes
Quand je ressens de la colère ou de la frustration, je peux me poser les questions suivantes :
À quelles attentes non satisfaites est-ce liées ?
Que puis-je faire pour répondre moi-même à mes besoins ?
Je comprends que derrière ma colère existe un besoin non satisfait
Par exemple :
Je me sens rejeté(e) quand une amie annule sans prévenir → j’ai besoin de fiabilité. J'en parle ou je m'affirme ...
Je me sens ignoré(e) quand un collègue ne me laisse jamais finir mes phrases → j’ai besoin d’écoute et de reconnaissance. Je communique mon incompréhension par exemple
Je ressens de l’agacement car mon/ma partenaire me dit qu’il/elle n’a pas les moyens pour sortir alors que je sais que ce n’est pas vrai → j’ai besoin d’équité, de partage, et de clarté. Je propose des solutions comme l'ouverture d'un compte courant communs ou alors je choisis de sortir seule et de rencontrer de nouvelles amitiés ...
Je suis blessé(e) car ma famille ne me soutient pas dans mes choix de vie → j’ai besoin d’acceptation, de respect et de liberté. Je travaille l'estime de soi et le respect de mes limites.
Je boue si selon moi, mon opinion n'est pas écoutée → j’ai besoin de considération, de reconnaissance, de respect et de sécurité intérieure. Je travaille l'estime de moi et l'écoute de l'autre. Je me détache de mes croyances et de ce qui crée en moi "mes fondations, mes bases solides.." Ce socle qui me fait croire que je suis menacée quand on me contredit. Ici, il ne s'agit pas de savoir si j’ai raison ou tort mais de ne pas s'attacher à mes croyances. Donc garder mon point de vue sans m'y accrocher.
Je choisis de nourrir mes besoins autrement
Je choisis alors de m’écouter. Quand je ressens de la colère, je ne la repousse plus. J’ai compris qu’elle est un signal intérieur, un messager d’un besoin non comblé. Elle ne surgit pas par hasard : elle m’indique que quelque chose en moi cherche à être reconnu, respecté ou entendu.
Et je transforme cette énergie. La colère doit passer par l’action. Donc j’agis et cela me donne l’élan de mieux me comprendre, de dépasser un schéma inconscient qui n’est plus fiable et qui fait souffrir !
En sortant de l’attente, du contrôle ou du besoin d'assouvir mes désirs par exemple, je transforme ma colère en action juste. Je ne reste pas bloqué(e). Je crée un passage vers autre chose, quelque chose qui me fait du bien, qui me recentre, qui me rappelle qui je suis.
Et souvent, je constate que la colère retombe d’elle-même, quand je cesse de la nourrir.
J'apprends à trouver mon besoin du moment et je me centre alors sur autre chose.
Et si je me prends à ressasser ma colère via mes pensées, je peux leur dire "j'entends mais je m'en fiche" et faire le focus sur ce que j'ai envie de faire là tout de suite. Je n'alimente donc plus cet état. Et si j'ai besoin de me le redire encore et encore je le redis ! Car mieux vaut être dans la répétition et alimenter un cercle vertueux que d'être dans la répétition en alimentant un cercle vicieux !
Parfois, je ne peux pas obtenir ce que j’attends de l'évènement ou bien de l’autre. Car cela équivaut à vouloir contrôler l'incontrôlable. Je dois être sans attentes envers l'extérieur et plutôt, me demander :
Comment puis-je moi-même prendre soin de mon besoin ?
Exemple:
Si j’ai besoin de sortir, de partager, mais que ce n’est pas possible avec mon/ma partenaire:
Je choisis de faire l’activité seule ou avec d’autres, sans culpabiliser.
Je me rappelle que le partage ne dépend pas uniquement de l'autre, et que mon bien-être est ma responsabilité.
Si j’ai besoin d’écoute :
J’écris.
Ou je m’écoute moi-même profondément, en silence dans la méditation.
Si j’ai besoin de reconnaissance :
Je me célèbre pour mes petits pas.
Je m’accorde de la douceur, je me donne ce que j’attends.
Il n'ya pas une seule bonne solution : il y'a Ma solution
Quand un besoin n’est pas comblé, il peut y avoir plusieurs chemins possibles pour y répondre. Aucun n’est meilleur en soi. Ce qui fait la différence, c’est celui que je choisis en accord avec mon cœur, mon intuition, ma paix intérieure.
Parfois, deux choix opposés peuvent être justes : partir ou rester, parler ou se taire, agir ou patienter. L’important n’est pas ce que je "devrais" faire, mais ce qui me semble juste et aligné(e) pour moi ici et maintenant. Et le secret c'est que Ma solution n'est pas celle que mon personnage pense être la meilleure mais bien celle qui vient de plus haut et qui m'est envoyée telle une inspiration et une solution de pure sagesse.
Je comprends que m'en remettre à plus grand que Moi est la clé.
Ce n’est pas l’autre ni l'extérieur qui me rend heureux(se). C’est ma capacité à écouter mon besoin, à y répondre, et à me respecter, même si l’extérieur ne suit pas. Je prends le pouvoir sur ma vie, non par la lutte, mais par la clarté intérieure. Et cette paix que je cultive… c’est elle qui me guide.
Mon hygiène de vie conditionne ma capacité à dépasser l'illusion que ce monde physique peut projeter et donc à voir au delà des apparences. Dans cette hygiène quotidienne un point important me permet de voir les choses plus clairement et sereinement. Je comprends que tout est lié et que travailler sur un point peut en améliorer d'autres.
C'est ainsi, que le sens du don et de la charité entre en jeu. Lorsque j’offre sincèrement du soutien ou de l’amour, je m’efforce de ne rien attendre en retour. Je le fais simplement pour le plaisir de voir l’autre heureux. La meilleure des solutions à ce que je considère comme un problème est "l'amour". Plus j'envoie de l'amour et je donne avec amour et plus je transcende tous les éléments bloquants d'une situation. Je peux être surpris(e) des revirements qui peuvent avoir lieu en pratiquant l'amour. C'est une énergie à user sans modération.
Par exemple, je peux visualiser la scène ou la personne en lui envoyant beaucoup d'amour. Pour cela je m'aide d'un moment ou j'ai ressenti cela. Et une fois la sensation, l'énergie captée, je l'enregistre et par INTENTiON et VISUALISATION, je décide de l'envoyer dans le lieu ou la /les personnes concernées.
Si je n’arrive pas à entendre clairement ce qui est bon pour moi, je peux aussi demander de l’aide. Cette aide peut être physique via un thérapeute par exemple mais également invisible, centrée, intérieure. Je peux prier, me recueillir, confier mes doutes, mes colères, mes blocages. Je sais que toute prière sincère est entendue, que l’univers/Dieu, les êtres de lumière me guident toujours si je suis réceptif(ve). Rien de ce que je ressens n’est trop lourd pour l’invisible.
Alors je dépose mes fardeaux, je demande, je me rends disponible… et je laisse l’intuition, la douceur ou les signes me montrer le pas suivant.
La quête intérieure dans "Autobiographie d'un Yogi"

Dans ce livre, Yogananda entreprend un voyage vers l’Himalaya, convaincu que c’est là, dans ces montagnes sacrées, qu’il pourra rencontrer davantage Dieu. Pourtant, il sait déjà qu'il est en lui, comme une vérité qu’il porte depuis toujours.
Malgré cela, il quitte son Maître, Sri Yukteswar, abandonnant toutes les tâches que celui-ci lui avait confié. Yogananda pensait que ce contact direct avec les ermites de l’Himalaya, grands sages illuminés, lui permettrait d’atteindre une connexion encore plus profonde avec le divin.

Lors de sa traversée, il rencontre Ram Gopal, un autre sage qui lui rappelle cette vérité essentielle : ce qu’il cherche à l’extérieur ne se trouve pas dans les montagnes, ni dans un lieu précis, mais à l’intérieur de lui-même.
Ram Gopal lui apprend que sa «montagne sacrée» n’est alimentée que dans son propre espace intérieur, un sanctuaire où il peut se connecter à Dieu. Cette prise de conscience, plus profondément ancrée en lui, lui fait réaliser qu’il a quitté inutilement la présence de son Maître.
Les montagnes et les grottes ne sont que des symboles : l’essentiel est de se connecter à son propre monde intérieur, un espace de silence et de paix. Lâcher prise sur les attentes extérieures est essentiel pour ressentir la présence de Dieu en soi.

En Inde, le lien entre un Maître spirituel et un disciple est sacré. Comme l'explique Ram Gopal à Yogananda « lorsque le fidèle est prêt à aller jusqu’au bout du monde pour recevoir l’illumination spirituelle, son guru apparaît à ses côtés. »
Le maître agit comme un miroir, guidant le disciple vers son “royaume intérieur”. En entendant ces paroles, Yogananda se rappelle que c’est exactement ce qui s’est passé pour lui avec Sri Yukteswar. Son maître n’est pas simplement son guide extérieur, mais celui qui lui enseigne le chemin vers son propre « royaume intérieur », pour l'alimenter, le faire croitre et l'enseigner à son tour.
Ce passage illustre une grande leçon :
C’est en se détachant de nos attentes et en trouvant la paix intérieure que l’on peut transcender les illusions de l’égo. La véritable quête spirituelle se joue à l’intérieur, dans le cœur et l’esprit de chacun.
Et donc, si je souhaite réellement trouver la paix et l’amour, je dois oser entrer dans l’ombre de ma propre grotte, aussi obscure soit-elle, lorsque cela est nécessaire . Car c’est en traversant cette obscurité que je découvre la lumière, la vérité, et les réponses à mes attentes — bien au-delà de ce que mon esprit aurait pu concevoir.
En guise de conclusion et pour aller plus loin
Bouddha disait :
"La colère est comme saisir un charbon ardent avec l'intention de le lancer sur quelqu'un d'autre ; c'est toi qui te brûle."
Cette métaphore illustre parfaitement l'effet destructeur de la colère. Lorsque je la nourris, c'est comme si je prenais à main nue un charbon ardent. Je souffre d’abord de la brûlure et bien plus que l’autre que j’ai visé.
En d'autres termes, elle me fait beaucoup plus de tort, même si elle est dirigée contre l'autre. Elle est auto-destructrice et ne mène à rien. Comprendre cela me permet de m'en détacher plus facilement.
En la cultivant, j’amplifie mon mal-être , même si je pense qu'elle est justifiée par l'attitude de l'autre. Bouddha invite à reconnaître ce mécanisme : non seulement pour préserver la paix intérieure, mais aussi pour éviter de nuire à la relation que j'entretiens avec les autres.
Comprendre cela le plus tôt possible, dès l'enfance, permet d’éviter des années de travail à l'âge adulte. Cela empêche de se sentir coupable, de s’abîmer intérieurement, et parfois de nuire à nos relations sans comprendre la vrai raison. Parce que oui : une colère non comprise peut devenir un bruit de fond qui fatigue, qui éloigne, qui gâche le quotidien… et c’est tellement dommage, car au fond, on est censé apprendre à être bien, à être en paix, à se sentir vivant(e) et libre. A comprendre tout ce qui se joue dans l'invisible.
Je réalise que parfois, la colère est aussi un messager juste d’une injustice extérieure réelle. Elle peut être le carburant sain qui me permet de me lever pour me défendre ou défendre autrui, de dire "non" à un abus. La clé, comme je le souligne, est de ne pas être possédé(e) par elle, mais de l’utiliser comme une énergie canalisée pour une action juste. Donc de l’utiliser positivement. L’objectif est de la désintoxiquer de l’égo et de l’illusion de contrôle.
Tout ceci fait partie d’un chemin réel et concret : comprendre, observer, décoder, apaiser, puis choisir autrement. C’est un travail profond, mais qui libère : on reprend son pouvoir sans contrôle, on se respecte, et on transforme une émotion brûlante en un passage vers plus de conscience, d’amour et de justesse. Toujours plus proche de son centre.
En travaillant à lâcher prise et à observer mes émotions, je peux découvrir une liberté intérieure et une paix durable. C’est un chemin exigeant qui demande patience, courage et foi, mais il me rappelle une vérité essentielle : tout ce que je cherche est déjà en moi, dans cet espace intérieur où réside la lumière divine et l'AMOUR.






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